Pasolini pittore

Plus de 150 œuvres, sélectionnées dans la collection du Gabinetto Scientifico Letterario G.P. Vieusseux de Florence, dépositaire de la plus grande collection d'œuvres de l'écrivain et réalisateur, mais aussi de la Fondazione Cineteca di Bologna, du Centro Studi Pier Paolo Pasolini de Casarsa, pour la première fois exposé en dehors de la Casa Colussi locale, des Archives Giuseppe Zigaina, ainsi que de collectionneurs privés.

L'exposition part des débuts picturaux de Pasolini, qui vont de pair avec ses premiers essais poétiques en frioulan. Des portraits et des représentations de corps, tant masculins que féminins, recréent une sorte de cartographie visuelle de la famille et des amitiés de Pasolini. Sont également présents des natures mortes et des paysages ruraux frioulans à la saveur fortement intimiste qui, d'un autre point de vue, celui de la technique, documentent l'exceptionnelle habileté artistique et l'expérimentation avec les pigments mises en œuvre par le jeune Pasolini.

Une section importante est consacrée à l'autoportrait et au portrait, genres picturaux très appréciés de Pasolini, en particulier le second avec ce que l'on pourrait considérer comme les " portraits de l'âme " exposés. Les portraits de famille - son cousin Nico Naldini, sa mère Susanna, sa cousine Franca - les séries liées aux protagonistes du monde artistique de Pasolini - Giovanna Bemporad, Federico De Rocco, Giuseppe Zigaina - ainsi que ceux du monde du cinéma romain - Laura Betti, Franco Citti, Ninetto Davoli - avec une attention particulière aux portraits de son ami et poète Andrea Zanzotto.

Une attention particulière est accordée aux portraits de trois protagonistes du monde culturel et artistique de Pasolini: Ezra Pound, Roberto Longhi et Maria Callas, qui donnent vie à une "exposition dans l'exposition", grâce à une reconstruction minutieuse des phases de réalisation et du potentiel d'investissement créatif et technique de Pasolini.

Un autre point fort concerne la série de portraits de l'historien et critique d'art Roberto Longhi, un maestro reconnu par Pasolini depuis ses années d'université à Bologne. Plus tard, l'écrivain exprime sa dette envers Longhi en lui dédiant Mamma Roma (1962) et, plus de dix ans plus tard, sa critique pour "Tempo" (8 janvier 1974) de l'anthologie d'essais Da Cimabue a Morandi de Longhi (Milan, Mondadori, 1973).

Une attention particulière est consacrée à la relation artistique et à l'amitié entre Pasolini et Fabio Mauri, avec une série de dessins bolonais des années 1940-1950, dont certains sont exposés pour la première fois grâce à la collaboration avec le Studio Fabio Mauri Associazione per l'Arte L' Esperimento del Mondo, documents essentiels de la détermination d'une amitié qui est aussi un échange continu d'idées et de styles.

Une section de l'exposition est consacrée au rapport entre Pasolini et l'art italien du XXe siècle, à travers la présentation d'œuvres des collections d'art contemporain de la Sovrintendenza Capitolina (Galleria d'Arte Moderna, Museo Carlo Bilotti Aranciera Villa Borghese, Casa Museo Alberto Moravia, MACRO), avec des artistes dont Pasolini appréciait fortement le style - Carlo Carrà, Filippo de Pisis, Giorgio Morandi, Mario Mafai, Scipione et Antonietta Raphäel, etc. - et d'autres artistes considérés pour leur nouveauté esthétique dans le panorama italien du milieu du 20e siècle. Comme Federico de Rocco, Franco Gentilini, Virgilio Guzzi, Renato Guttuso, Carlo Levi, Giacomo Manzù, Toti Scialoja, Lorenzo Tornabuoni, Renzo Vespignani, Giuseppe Zigaina, etc.

Une sélection minutieuse d'œuvres d'art contemporain appartenant à Pier Paolo Pasolini, provenant exclusivement de la collection familiale, est également exposée pour la première fois, dans le but de souligner comment certaines passions artistiques et stylistiques ont traversé la vie et la peinture de Pasolini, ainsi que ses écrits artistiques et les pièces de ses différentes maisons romaines, avec des œuvres de Massimo Campigli, Giorgio De Chirico, Renato Guttuso, Carlo Levi, Henry Matisse, Alberto Savinio, Andy Warhol, etc.

L'exposition se termine par un hommage minimal au "visage" de Pasolini, à travers une série de portraits historiques réalisés, dans différents styles et à différentes époques, par Ennio Calabria, Renato Guttuso, Carlo Levi, Milo Manara, Mario Schifano et d'autres.

Le contrepoint médiatique est assuré par une série de photographies de Sandro Becchetti, Mimmo Cattarinich, Vittorugo Contino, Aldo Durazzi et Ezio Vitale, ainsi que par des documentaires et des films accordés par la Fondazione Cineteca di Bologna, RAI Teche, RAI Cinema et Palomar, parmi lesquels : Carpaccio (1947), un court métrage de Roberto Longhi réalisé par Umberto Barbaro ; Pier Paolo Pasolini. La Ragione di un sogno (2001), un film passionnant et poétique de Laura Betti et Pasolini ; Il Corpo e la Voce (2015), un film documentaire de Maria Pia Ammirati, Arnaldo Colasanti et Paolo Marcellini.

Une série de rencontres culturelles, de lectures et de projections sont organisées pour accompagner l'exposition, sous le titre "Pasoliniana". Intorno a Pasolini pittore", sous la direction de Silvana Cirillo et Claudio Crescentini, qui aura lieu à la Galerie d'art moderne. Dans ce contexte, le Département des Lettres et des Cultures Modernes de la Faculté des Lettres et de Philosophie de l'Université "Sapienza" de Rome organise actuellement le colloque international d'étude "Progetto Pasolini", sous la direction de Silvana Cirillo et Claudio Crescentini, sur le rapport entre l'écriture, la peinture et le cinéma.

Une attention particulière a été accordée à l'accessibilité : pour les malvoyants, un itinéraire dédié a été conçu en collaboration avec le musée tactile d'État Omero à Ancône, équipé de dessins en relief et de descriptions audio. Des visites tactiles gratuites, guidées par des opérateurs spécialisés, sont également disponibles.